Quand le malheur des uns faits le bonheur de nombreux autres… Les vieux diesels, impopulaires chez nous et de plus en plus difficiles à vendre, retrouvent une deuxième jeunesse un peu plus à l’est. Une bonne partie d’entre eux se revend en UE centrale et orientale – au grand dam des écologistes qui parlent du « dépotoir » de l’Europe occidentale.
La réputation du diesel a beaucoup souffert parmi les automobilistes européens ces dernières années. Le scandale des gaz d’échappement et les interdictions de conduite imminentes ont jeté une lumière négative sur le diesel. Mais beaucoup de voitures diesel impopulaires trouvent maintenant de nouveaux propriétaires en Europe centrale et du sud-est.
En Roumanie et en République Tchèque, où le secteur de la voiture d’occasion est en plein essor, on pourrait presque parler d’une « invasion », selon les termes de Petr Prikryl de l’ Association tchèque des concessionnaires de voitures d’occasion.
Part élevée de diesel dans les voitures d’occasion importées
Selon une étude de marché réalisée par le concessionnaire d’automobiles d’occasion AAA Auto, l’un des plus importants du secteur en Europe centrale et orientale, 60% d’entre elles sont équipées d’un moteur diesel (en Slovaquie par exemple, la part du diesel est même de 78%). Cette évolution est tout à fait perceptible chez les concessionnaires français, de plus en plus contactés par des marchands étrangers, en recherche de diesel usagés.
La raison est assez simple, il n’y a pas de zones environnementales dans la plupart de ces pays. La conduite et libre, sans aucune restriction et la seule préoccupation des conducteurs est leur consommation. Et l’avantage d’un diesel est évident : 20 à 30% plus économique. Résultat, l’âge moyen des voitures oscille entre 12 à 16 ans selon les pays.
Une nouveau rideau de fer
Les organisations environnementales sont scandalisées par la tendance. « L’Europe du Sud et du Centre-Est ne doit pas devenir un dépotoir pour des produits obsolètes, devenus inutiles et polluants « , s’insurge Jan Pinos du Rainbow Movement (Hnuti Duha) à Prague. Malheureusement, la sensibilisation à l’environnement est à la traîne dans la région où pour beaucoup, la voiture est avant tout symbole de statut.
Certains députés européens souhaitent faire évoluer la situation pour éviter que les pays européens n’exportent le scandale non résolu du diesel vers les pays voisins. Aujourd’hui, on semble se contenter de déplacer les problèmes de pollution dans l’UE plutôt que de les régler. Ce qui amène certains à parler d’un nouveau «Rideau de fer», celui sur la qualité de l’air, qui sépare désormais l’Est et l’Ouest du continent.
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